Diplôme d'études approfondies

Interfaces Physique Biologie


http://web.ccr.jussieu.fr/gmpib/deaipb/

PRESENTATION

Parmi les étudiants qui s'intéressent à la physique des systèmes complexes (Physique statistique, Matière molle, Chaos et croissance...) beaucoup s'avèrent en fait motivés par la biologie. Ceux-là intégreraient d'ordinaire, après leur Maîtrise ou leur Grande Ecole, des DEA susceptibles de les orienter vers des thèses regroupées sous le titre "physique inspirée par la biologie" dans les laboratoires de physique où quelques équipes mènent des recherches de ce type. En effet, faute de maîtriser les concepts, les méthodes et les techniques spécifiques des biologistes, ils ne pouvaient affronter en toute sérénité les thèmes développés dans les laboratoires de biologie, d'autant qu'ils n'avaient pas de contacts "officiels" avec eux. Dès 1994, il a donc semblé opportun de donner à ceux-là les moyens d'acquérir une culture et un savoir faire de biologiste tout en les incitant à développer leur aptitude à la modélisation et à l'instrumentation autour de thèmes liés à la "physique inspirée par la biologie", à la génétique et à l'imagerie.

Pour atteindre cet objectif et répondre ainsi aux demandes conjointes de ces étudiants de physique et des Laboratoires de biologie et de physique concernés, le DEA de "Champs, Particules, Matières" et le DEA "Biologie Moléculaire de la Cellule" ont décidé d'ouvrir une partie de leurs enseignements aux étudiants d'une formation "métisse" intitulée "Interfaces Physique Biologie" qui, après trois ans d'expérience et devant son succès, est devenue en 1997 un DEA autonome bien que toujours lié, par des modules communs, aux deux DEA fondateurs.

Ainsi le DEA IPB offre aux étudiants, issus des maîtrises de physique ou des grandes écoles, une formation équilibrée sur trois plans - théorie, modélisation, imagerie - capable de les conduire vers des thèses variées tant en physique (physique statistique, matière molle, physique non linéaire, croissance...) qu'en biologie (génétique, immunologie, neuroscience, imagerie biomédicale...). Bien entendu, il leur donne en prime un accès direct aux thèmes de recherche situés à l'interface physique - biologie, secteur en plein développement dont les trois composantes correspondent aux activités récemment regroupées dans les interdépartements du CNRS intitulés "physique et chimie du vivant", "génome" et "imagerie biologique et médicale".



Programme des Enseignements

Projet : Instrumentation, imagerie et biologie moléculaire

P. Lanièce (CR), R. Mastrippolito (MC), R. Siebert (CR)

Ce "mini-stage" d'un mois familiarise les étudiants avec la conception, la réalisation et l'exploitation de détecteurs impulsionnels adaptés à la cartographie de gènes, à l'hybridation in situ, au séquençage d'ADN et à l'imagerie. Cela les déscolarise, si besoin est, et leur permet d'acquérir quelques notions élémentaires de biologie moléculaire tout en s'initiant aux techniques de pointe, dans une ambiance interdisciplinaire.

De Mendel à la théorie génique

A. Adoutte (Pr)

Le contenu de ces quatre séances de trois heures est décrit plus loin à propos du module "concepts et méthodes en biologie". Il en constitue le début nécessaire à une bonne assimilation de la formation expérimentale explicitée ci-après, elle-même nécessaire à la compréhension de la fin de ce cours théorique délivrée fin novembre.

Introduction thématique et méthodologique à la biologie moléculaire de la cellule

A. Fleury(CR), M. Laurent (CR), F. Treilhou (Pr), B. Daignan-Fornier (CR), M. Boltin-Fukuhara (DR)

Cet enseignement, à base de travaux pratiques effectués dans l'atmosphère des laboratoires, immerge les étudiants dans la biologie moléculaire au sein de petits groupes issus des cursus de biologie. Il se déroule en deux temps : 1) des "mini-stages" dont l'objectif est d'initier les étudiants à plusieurs des techniques principales des cellules et de leurs constituants : immunocytochimie et microscopie confocale, électrophorèse et immunoblotting, spectroscopie du Ca2+ intracellulaire par sonde intracellulaire par sondes fluorescentes, assemblage in vitro de protéines cytosquelettiques, etc. Cette partie se déroule dans plusieurs d'Orsay et Gif. 2) dans un 2è temps (2 semaines), les étudiants réalisent une manip. approfondie de génétique moléculaire sur la levure : les programmes de séquençage systématique révèlent l'existence d'un grand nombre de gènes potentiels dont la fonction est inconnue. Pour y accéder, on cherche à "disrupter" ces gènes i.e. à les détruire par insertion d'ADN exogène. La manip. consiste à réaliser les différentes étapes de ce processus et permet donc d'acquérir une gamme de techniques de base de génétique moléculaire. Cette partie se déroule au bât. 403 dans des locaux entièrement équipés, co-gérés par plusieurs DEA de Biologie du Campus.

Matière ordre et désordre

D. Quéré (CR) et E. Farge (MC)

Cet enseignement d'introduction à la physique de la matière "mal condensée" comporte deux parties complémentaires axées sur ce qu'il est convenu d'appeler "matière molle" et sur l'hydrodynamique des structures biologiques. Il prépare les étudiants aux trois cours donnés au second semestre dans l'esprit "physique inspirée par la biologie".

Concepts et méthodes en biologie

A. Adoutte (Pr) et H. Le Guyader (Pr)

Les progrès de la génétique moléculaire au cours des 10-15 dernières années ont ouvert les perspectives remarquables qui vont de la compréhension des mécanismes fondamentaux de fonctionnement des gènes jusqu'à de très nombreuses applications médicales (bases moléculaires des maladies héréditaires, diagnostic prénatal, compréhension du cancer, possibilité de thérapie génétique, etc ...). Ces possibilités suscitent aussi des interrogations éthiques. Le cours a pour but de faire comprendre, dans leurs grandes lignes, ces développements, de permettre aux étudiants le dialogue avec les biologistes et d'appréhender les thématiques qui leur seront proposées en thèse. Il comporte :

Séminaires en laboratoires de biologie

A. Adoutte (Pr) et L. Valentin (Pr)

Ces séminaires,organisés par les responsables du DEA sont en fait des visites de laboratoires, journées articulées autour d'exposés décrivant des thèmes susceptibles de faire l'objet de thèses. A titre d'exemples, les laboratoires ayant ainsi accueilli la promotion 97/98 sont les suivants : Institut Jacques Monod de Paris, Institut Curie (départements de physique et de biologie) de Paris, Centre National de séquençage d'Evry, Centre de génétique moléculaire de Gif, Institut de neurobiologie A. Fessard de Gif, Institut Pasteur de Paris, Département de biologie de l'ENS Paris. Visite de l'EMBL à Heidelberg Cette visite d'une semaine à l'EMBL montre aux étudiants d'Interfaces comment fonctionne ce centre européen de recherche en biologie, du plan fondamental jusqu'à la conception d'instruments. Il leur permet également de prendre contact avec diverses équipes nternationales.

Mini-stage au Centre Paul Pascal de Bordeaux

A. Arneodo (DR)

Ce stage dans un laboratoire interdisciplinaire situé hors de la région parisienne permet aux étudiants d'Interfaces de vivre une semaine de recherche, centrée sur le thème : ondelettes, fractals et biologie. Ils sont ainsi immergés dans un milieu où les interactions entre physiciens et biologistes sont quotidiennes.

Contacts avec les laboratoires

Dès la troisième semaine de janvier, les étudiants visitent les laboratoires de biologie qui leur ont proposé des sujets de thèse, contactent les équipes entre lesquelles ils hésitent et, après mise en commun des informations collectées, choisissent le thème de leur stage de pré-thèse.

Physique statistique

A. Ajdari (CR) - 30 heures

Ce cours de physique statistique, adapté aux recherches menées dans le domaine "physique inspirée par la biologie", servira aussi d'ossature et d'articulation aux deux autres cours développés en parallèle ("Matière, Organisation et Dynamique" et "Chaos et Croissance"). Son ambition est d'être une introduction aux idées et aux techniques importantes - parce que communes à un grand nombre de problèmes physiques et d'autres disciplines. Dans cet esprit, certains des thèmes cités ci-dessous seront traités en détail, les autre faisant l'objet d'une présentation qualitative.
  1. Probabilités et statistique : quelques notions importantes.
    Loi de Poisson. Théorème de la limite centrale et applications. Lois larges et fortes fluctuations. Importance phénoménologique des théorèmes limites.
  2. Dynamique Brownienne et Applications.
    Equation de Langevin. Equation de Fokker-Planck. L'équilibre à partir de la dynamique. Théorème Fluctuation-Dissipation. Equation maîtresse et méthode Monte-Carlo.
  3. Percolation et Fractals.
    Une transition de phase géométrique : la percolation. Invariance d'échelle et exposants critiques. Fractals. Réseau de résistances aléatoires et transport normal.
  4. Transition de phase "magnétique" : un paradigme.
    Introduction. Le modèle de Landau-Ginzburg. Champ-moyen et fluctuations. Parois de domaines. Nucléation. Croissance. La transition rugueuse.
  5. Equations de Langevin non-linéaires.
    Les équations de Langevin non-linéaires et leurs objets. Que faire quand la théorie des perturbations diverge ? L'analyse dimensionnelle et ses limites.
  6. Polymères en solution.
    La chaîne isolée. L'idée de Flory et la méthode d'Edwards. Le "coup"de de Gennes. Quelques arguments d'échelle : polymères déformés, solution semi-diluée, absorption.
  7. Un bref aperçu de la physqiue des systèmes désordonnés.
    Motivation générale. Observables, moyennage et fluctuations. Magnétisme et désordre. Les verres de spin. Ramifications (optimisation, réseau de neurones). Transport en milieu aléatoire. Diffusion non-brownienne. Quelques problèmes "d'accrochage" par les impuretés : polymères, dislocations, parois de Bloch, réseau d'Abrikosov...

Matière, organisation et dynamique

B. Pansu (MC) et L. Auvray (DR)

Cet enseignement comporte deux parties complémentaires. La première introduit des notions de matière condensée de type "physique des solides" mais dans la perspective de les utiliser pour aborder des problèmes de matière "mal condensée". La seconde s'appuie sur ces notions pour approfondir les concepts introduits au premier semestre à propos de la matière molle. En voici les grandes lignes.

I - Matière condensée : B. Pansu (MC) - 15 heures

Ce cours d'introduction à la Physique de la Matière Condensée a pour objectif de fournir les concepts essentiels tissant les liens profonds entre la physique des solides classique et la physique de la matière mal ordonnée (cristaux liquides, colloïdes, sytèmes biologiques). Après une rapide revue des principales propriétés des solides classiques, nous discuterons de la stabilité des phases ordonnées comme résultant soit de la propagation d'un ordre local, soit de la compétition entre diverses interactions moléculaires. La structure des phases sera abordée à travers diverses techniques expérimentales (RX, neutrons...). Les défauts structuraux jouant un rôle prépondérant aussi bien dans les textures que présentent ces phases que dans les transitions, nous présenterons les différents types de défauts (ponctuels ou linéaires) qui affectent l'ordre positionnel oul'ordre orientationnel. Enfin, nous aborderons la spécificité des ordres bidimensionnels et unidimensionnels.

II - Structures molles et fluctuantes : L. Auvray (DR) - 15 heures

En ce qui concerne plus particulièrement la description des structures molles et fluctuantes de la physico-chimie des polymères, des colloïdes et des systèmes biologiques, le cours s'articulera autour des deux points suivants :
  1. les relations forces-structures dans la matière molle. Elasticité. Rhéologie. Mesures des forces à l'échelle microscopique. Micromanipulation d'objets colloïdaux et biologiques.
  2. les apports de la physique des polymères aux systèmes d'intérêt biologique, polymères confinés, polymère aux interfaces, autoassociation de copolymères, systèmes membranaires, interactions polymères-colloïdes.

Mécanique statistique et physique des membranes

J.-B. Fournier (CR)  (15 heures)

            Ce cours a pour but d¹introduire les notions essentielles concernant les membranes bicouches et leur description en physique statistique.  Ces membranes, qui constituent un modèle simplifié des parois des liposomes et des cellules, sont des assemblages bidimensionels fluides de surfactants ou de lipides. Le cours décrira dans un premier temps les notions de base : énergie de courbure moyenne et gaussienne (hamiltonien d¹Helfrich), topologie et théorème de Gauss-Bonnet, vésicules contraintes en aire et en volume. Ensuite viendront les propriétés de fluctuation des membranes et leur analyse en terme de changement d¹échelle, avec introduction de la notion de tension effective, de rigidité renormalisée et de répulsion entropique . La seconde partie du cours discutera des phénomènes plus pointus : interactions entre inclusions membranaires (élastiques et de « Casimir »), adhésion faible et adhésion focale, et finalement quelques notions de dynamique.

Physique statistique avancée

J.-B. Fournier (CR) ­ 30 heures

 

            Ce cours de physique statistique, adapté aux recherches menées dans le domaine "physique inspirée par la biologie", servira aussi d'ossature et d'articulation aux deux autres cours développés en parallèle ("Matière, Organisation et Dynamique" et "Chaos et Croissance"). Son ambition est d'être une introduction aux idées communes à un grand nombre de problèmes physiques et d¹autres disciplines. Les techniques de calcul seront exposées en détail. L¹accent sera mis sur la description des systèmes complexes en théorie des champs, sur les phénomènes critiques et les lois d¹échelle. Le plan est le suivant :

1) Percolation : distribution des amas, invariance d¹échelle, fractales, exposants critiques.

2) Théorie des champs et modèles magnétiques : rappels de physique statistique, modèles d¹Ising et de Heisenberg, universalité, lois d¹échelle et exposants critiques, construction d¹une théorie des champs pour un système complexe, intégrales gaussiennes, fluctuations, corrélations, théorie de champ moyen. Calcul diagramatique, développements perturbatifs.

3) Renormalisation : le sens physique de la procédure de  renormalisation (regarder le système au « mégascope »), calcul perturbatif de la renormalisation de la théorie dite de « phi 4 », obtention des lois d¹échelle et des relations entre exposants critiques.

4) Correspondances entre systèmes statistiques : la percolation et le modèle de Potts à n états dans la limite n tend vers 1 ! les polymères auto-évitants et le modèle d¹Heisenberg à n composantes dans la limite n tend vers 0 !

5) Processus stochastiques : équation de Langevin, mouvement brownien, bruit thermique, équations de Smoluchowski, diffusion dans un puit de potentiel et échappement de Kramer, dynamique interfaciale (modèles d¹Edwards-Wilkinson et de KPZ) ; théorème fluctuation-dissipation et relaxation vers l¹équilibre, équation maîtresse, bilan détaillé, simulations de Monte Carlo.

Introduction à la physique de la matière condensée :

B. Pansu (MC) - 20 heures

           

            Dans les systèmes vivants coexistent de nombreux états de la matière condensée et leur physique fait ainsi appel à de nombreux concepts développés dans un cadre plus classique. Systèmes colloïdaux, phases cristal liquide, polymères largement étudiés par les physiciens et physico-chimistes, se retrouvent souvent intimement mélangés dans les systèmes biologiques.

            Ce cours a pour but d'introduire quelques concepts simples nécessaires à la compréhension de ces systèmes :

- Relation forces-structures en matière condensée

- Analyse de l'ordre orientationnel et positionnel (diffusion de RX, neutrons...)

- Mesures des forces à différentes échelles

- Elasticité et défauts

- Propriétés rhéologiques

- Physique des polymères (polymères aux interfaces ou confinés)

- Systèmes membranaires.

 

 

 

Systèmes Dynamiques

S. Douady (CR), R. Perzynski (Pr) - 20 heures

 

Systèmes dynamiques-chaos : Stéphane Douady

 

-         systèmes dynamiques non linéaires ­ introduction au chaos.

-         Equation d¹amplitude / forme normale, à propos de l¹instabilité de Faraday.

-         Notion de bifurcation ­ analogie avec les transitions de phase.

-         Friction solide, stick-slip : milieux granulaires.

-         Instabilité secondaire, chaos.

 

Instabilités-structures auto-organisées-Croissance : Régine Perzynski

 

-         Instabilités d¹interfaces : liquides magnétiques, membranes, milieux granulaires mouillés.

-         Instabilités morphogéniques ­ croissance dentritique : digitations visqueuses et fronts fractals.

-         Quelques modèles de croissance biologique.

-         Structures auto-organisées ­ domaines et motifs.

 

Physique et mécanique de la cellule et de la molécule unique

 

            Cet enseignement a pour principal objectif de montrer, à travers quelques exemples, ce qu'une approche physique peut apporter à la compréhension de structures et de mécanismes observés à l¹échelle de la cellule ou de la molécule unique. Il est complété par des séminaires.

 

I - Aspects physiques du cytosquelette : C. Sykes (DR) - 10 heures

1 - Architecture du cytosquelette .

Filaments d'actine, microtubules, filaments intermédiaires ; dynamique des filaments ; rôle des différents éléments dans la tenue mécanique et la motilité cellulaire.

2 - Méthodes expérimentales de manipulation et visualisation.

Micropipettes ; pinces optiques ; magnétocytométrie ; étirement uniaxal ; microscopie à force atomique. Différentes méthodes de visualisation et de marquage.

3 ­ Dynamique cellulaire.

Réseaux d'actine in vitro (en 2D et en 3D) ; élasticité de membrane : globule rouge ; rhéologie cellulaire : globules blancs, fibroblastes, cellules endothéliales ;  physique et mécanique de l¹adhérence, de la migration et de la mitose.

 

II - Manipulation d'ADN surenroulé : D. Bensimon (DR) - 10 heures

1 - Théorie de l'ADN comme polymère - avec ou sans enroulement.

Modèle du vers ; modèle de Marko et Siggia ; Rod like Chain model ­ Bouchiat et Mézard ; élasticité d'un hétéropolymère.

2 - Le surenroulement de l'ADN dans la nature.

Compaction de la molécule (histones, chromatine, etc...) ; transcription ; Réplication et Topoisomérases.

3 - Description des expériences de manipulation de molécules d'ADN uniques.

Pinces optiques ; microfibres (AFM) ; pinces magnétiques ; constructions d'ADN.

4 - Mesures de Forces sur ADN enroulé.

Courbes force-extension à surenroulement constant ; courbes enroulement-extension à force constante.

5 - Transitions structurelles dans un d'ADN enroulé.

6 - Dynamique des Topoisomérases sur un ADN.

III - Moteurs moléculaires : F. Nedellec - séminaire

Importance du problème en biologie et expériences typiques ; modélisation et caractéristiques principales des moteurs isolés (rectification des fluctuations, rendement) ; comportement collectif des moteurs (transitions dynamiques, oscillations)

IV ­ Déclins de fluorescence picosecondes en microscopie : un nouvel outil pour la biologie cellulaire : M. Coppey (DR) - séminaire

1 : rappel des propriétés physiques de la fluorescence : la fluorescence comme sonde de paramètres physico-chimiques locaux. Méthodologies et technologies . (Déclins de fluorescence, FRET, Anisotropie de fluorescence). Les protéines fluorescentes utilisées en biologie (GFP et variant spectraux).

2 : Exemples d¹utilisation de ces méthodologies à des  problématiques de biologie cellulaire : interactions protéine-protéine (hétéro et homo-dimérisation) et protéine ADN en cellule vivante par imagerie de déclins picoseconde de fluorescence.

 

 

Modèles en neurobiologie / neurosciences

Y . Frégnac (DR), A. Joliot (CR), A. Trembleau (Pr), Ph. Vernier (DR)

 

            Le contenu de l¹enseignement s¹attachera à montrer comment, depuis le neurone jusqu¹aux réseaux responsables des phénomènes comportementaux les plus élaborés, la manière dont sont construits les éléments qui composent le système nerveux est entièrement dirigée vers la fonction de transmission et de traitement d¹informations. Il s¹agira donc bien de montrer comment se fabrique et s¹organise le système nerveux pour permettre à chaque instant l¹adaptation de l¹organisme au milieu et aux circonstances de sa vie.

 

            Les principaux thèmes qui seront développés dans ce module  sont les suivants:

 

1- Présentation générale du système

L¹organisation anatomique et fonctionnelle du système nerveux : Principes généraux qui président au fonctionnement du système nerveux. (P. Vernier, 2h30).

 

2- mise en place de l¹organisation du système nerveux

            La neurogénèse et la différenciation neuronale : Approches génétiques (modèle de la mouche Drosophile) et approches cellulaires (les molécules d'adhérence cellulaire): leurs apports dans la compréhension des mécanismes moléculaires contrôlant la différenciation des neurones (A. Joliot,  2h30).

 

Du tube neural au système nerveux central : L'établissement des axes antéro-postérieur et dorso-ventral du tube neural des vertébrés. Le déterminisme de l¹identité anatomique et fonctionnelle des grandes régions du système nerveux: segmentation du cerveau antérieur et mise en place de régions organisatrices (l'exemple de la jonction mesencéphale-rhombencéphale). La formation des grandes divisions du cerveau antérieur (pallium et sous-pallium), et ses conséquences pour l¹évolution du cerveau. La différenciation du néocortex et la mise en place des spécialisations fonctionnelles (A. Trembleau et P. Vernier, 2 x 2h 30).

 

3- Biologie cellulaire du neurone

La physiologie du neurone (une cellule spécialisée dans la transmission de messages) : L¹organisation compartimentée des neurones, l'"adressage" des récepteurs et des canaux ioniques aux différents compartiments membranaires. La genèse et la transmission de l'influx nerveux, le rôle des dendrites et des axones, la libération et l¹action des neurotransmetteurs (P. Vernier, 2h30).

            La plasticité neuronale : Les "périodes critiques" et leur importance dans la maturation épigénétique des systèmes sensoriels. La plasticité morpho-fonctionnelle des connexions synaptiques sous contrôle de l'activité des neurones. Le renouvellement, dans le cerveau adulte, de certaines populations de neurones: implication de cette forme extrême de plasticité dans des processus d'apprentissage (le modèle du système du chant des oiseaux). (A. Trembleau, 2h30).

           

4- Réseaux et représentations mentales (4 séances de 2h30 ­ Y. Frégnac).

  De la modélisation des propriétés d¹intégration du composant neuronal à l¹étude de la dynamique collective des assemblées cellulaires: canaux; synapses ; théorie des câbles et simulation de l¹intégration neuronale, importance de géométrie dendritique neuronale ; Simulation d¹une architecture de réseau ; résonance stochastique et traitement de l¹information dans les réseaux corticaux .

De l'architecture du réseau à la fonction: Simuler le ³ langage neuronal ² en temps réel ; Technologies hybrides dans le ganglion stomatogastrique des invertébrés et le thalamus des vertébrés. Application à l¹étude du système thalamo-cortical et la génèse des rythmes lents dans le sommeil et l¹épilepsie .

  De la sensation à la perception : Exemple de la voie visuelle responsable du traitement des formes. De l¹imagerie synaptique fonctionnelle à l¹imagerie cérébrale; oscillations, synchronie et perception. Des algorithmes locaux de plasticité à la genèse des représentations: Auto-organisation et apprentissage supervisé dans les réseaux sensoriels; Plasticité post-lésionnelle dans le cortex adulte. Membres phantômes. 

 

 

 

 

Concepts et méthodes en biologie

H. Le Guyader (Pr), Ph. Vernier (DR) et M. Volovitch (Pr)

 

            Les progrès de la génétique moléculaire au cours des 10-15 dernières années ont ouvert les perspectives remarquables qui vont de la compréhension des mécanismes fondamentaux de fonctionnement des gènes jusqu'à de très nombreuses applications médicales (bases moléculaires des maladies héréditaires, diagnostic prénatal, compréhension du cancer, possibilité de thérapie génétique, etc). Ces possibilités suscitent aussi des interrogations éthiques. La première partie du cours a pour but de faire comprendre, dans leurs grandes lignes, ces développements, de permettre aux étudiants le dialogue avec les biologistes et d'appréhender les thématiques qui leur seront proposées en thèse. Les progrès de la génétique moléculaire illustrent l'unité profonde du vivant au niveau cellulaire et moléculaire. Néanmoins, la caractéristique frappante du vivant est aussi sa diversité ! La seconde partie du cours traite de la biodiversité dans une perspective évolutionniste. Après une présentation des grands plans d'organisation des êtres vivants, elle présente cette diversité dans un cadre phylogénétique et discute des relations entre biologie du développement et évolution.

Mini-stage au Centre Paul Pascal de Bordeaux

A. Arneodo (DR)

 

            Ce stage dans un laboratoire interdisciplinaire situé hors de la région parisienne permet aux étudiants d'Interfaces de vivre une semaine de recherche, centrée sur le thème : ondelettes, fractals et biologie. Ils sont ainsi immergés dans un milieu où les interactions entre physiciens et biologistes sont quotidiennes.

Chaos et croissance

V. Croquette (DR), R. Perzinski (Pr) - 30 heures

La physique des effets non-linéaires a eu un fort développement au cours des quinze dernières années. Les principaux axes d'étude ont concerné le chaos temporel, les comportements spatiaux-temporels des systèmes étendus et la croissance des formes. Des phénomènes relevant de ces trois catégories sont observés dans les systèmes vivants comme par exemple : les phases chaotiques des électro-encéphalogrammes, la désynchronisation du rythme cardiaque et la morphogénèse végétale ou animale. Cette introduction à l'étude des systèmes non-linéaires, illustrée par des phénomènes d'instabilité d'interface et de croissance de forme, fera référence à ce type d'applications biologiques. Son plan est le suivant :
  1. Dynamique non linéaire.
    Notions de degré de liberté, espace de phases, systèmes intégrables ou non intégrables, résonances, chaos à grande échelle.
  2. Systèmes dissipatifs, chaos temporels.
    Oscillateur amorti, pompage paramétrique, notion d'attracteur, mode d'apparition du chaos, caractérisation du chaos.
  3. Instabilités.
    Exemples hydrodynamiques, notion de bifurcation, saturation non linéaire, analogie avec les transitions de phase.
  4. Phénomènes de diffusion, désordre thermodynamique.
    Les équations, les solutions dans un ou deux cas particuliers (masse, température, vorticité), relaxation d'un mode de Fourier, mouvement brownien.
  5. Instabilités d'interfaces et croissance de formes.
    Digitation visqueuse de Staffmann-Taylor ; croissance dendritique des cristaux ; agrégation limitée par la diffusion.
  6. Analyse de la stabilité linéaire des fronts.
    Les fronts courbes stables : le doigt de Staffmann-Taylor et le cristal parabolique ; forme et sélection. La stabilité des fronts courbes.
  7. Les croissances fractales et leur caractérisation.
  8. Turbulence développée à deux et trois dimensions.
    Les dispositifs expérimentaux de leur étude.
  9. Les théories statistiques.
    La cascade de Kolmogorov et la cascade inverse à deux dimensions.
  10. Quelques résultats récents sur les structures cohérentes à deux et trois dimensions.

Imageries

S'appuyant sur les compétences instrumentales acquises lors des projets expérimentaux du premier semestre, cet enseignement se déroule dans les labotatoires où sont mis au point les imageurs décrits. Il offre ainsi un panorama concret des imageries à la racine des recherches actuelles. Chaque type d'imagerie y est illustré à travers un thème particulier. I - Imagerie et thérapie ultrasonores (au LOA)
M. Fink (Pr), J.L. Thomas (CR) - 6 heures
II - Imagerie nucléaire et neuroscience (au SHFJ)
B. Bendriem(Ing), S. Dehane (Ing), D. Le Bihan (Pr), J.B. Poline (Ing) - 12 heures

Cette partie présente les principes de base et les méthodes permettant d'obtenir des images ou des cartes de la fonction cérébrale par Tomographie par émission de positions (TEP) et Imagerie par Résonance Magnétique (IRM). Elle compare les avantages et les limites de ces techniques et donne les bases de l'analyse de données en imagerie neurofonctionnelle. Elle montre des exemples d'applications en neurosciences. Voici son programme :

III - Imageries optiques et mécanismes cellulaires (au LB)
F. Amblard (CR), J. Mertz (CR) - 12 heures
Les progrès des techniques de microscopie sont à l'origine d'avancées importantes en biologie. Ce cours présentera les concepts fondamentaux de l'imagerie optique, dans le but de faire comprendre la nature et l'intérêt des informations fournies par les différents types de microscopie. Nous aborderons donc les aspects purement physiques - source, optique, propagation des ondes, détection-, les notions de physico-chimie et de biochimie importantes en fluorescence et les mécanismes physiologiques accessibles par imagerie.
Ce cours sera largement illustré de la description de réalisations concrètes et de leur impact en biologie. La présentation des expériences développées au laboratoire -microscopie à deux photons- sera l'occasion d'une présentation des frontières actuelles sur lesquelles une symbiose est souhaitable entre physiciens et biologistes.
Chaque session sera divisée en exposés n'excédant pas 40-45 minutes. Les cours auront lieu à l'ESPCI, au voisinage immédiat des expériences conduites à l'ESPCI et à l'Institut Curie, et dont la présentation accompagnera les exposés. L'ensemble est programmé comme suit :
  1. Introduction
    Rappels théoriques fondamentaux sur la formation des images. Propriétés optiques des tissus biologiques et sources de contrastes. Les principaux types de microscopie optique : théorie et instruments. Approches conventionnelles, confocale, multisite. Amélioration numérique et analyse des images.
  2. Imageries non conventionnelles : principes et réalisations
    Microscopie en champ proche optique. Microscopies de surface : ondes évanescentes, réflexion interne totale. Phénomènes d'exaltation de surface. Microscopie à l'angle de Brewster. Imagerie en milieux diffusants : motivations, théorie et réalisations, tomographie par cohérence optique, sélection temporelle des photons balistiques.
  3. Microscopie de fluorescence : de l'image à la physiologie
    Principe de fluorescence : rappels fondamentaux Sondes fluorescentes : sondes d'identification, éléments de bricolage moléculaire, chromophores "naturels", physiologie et fluorescence. Intérêt biologiques des propriétés fines de la fluorescence : mesure précise d'intensité, durée de vie, finesse du spectre, polarisation et anisotropie, mesure de distance par transfert d'énergie. Analyse des fluctuations de fluorescence : FRAP, FCS. Comment voir les signaux nerveux ?
  4. Détecteurs
    Principes et limitations : sensibilité, résolution, bruits. Le cas de l'il : éléments de physiologie et performances.
  5. Nouvelles directions : principes, premiers résultats.
    Microscopies 3D non-linéaires : deux photons et plus ... Manipulations : photo-activation, -destruction, -pharmacologie. Passer in vivo : le problème de la biopsie optique.

Stages et séminaire

Mini -stage : Modélisation et Analyse numérique

M. Caffarel (CR)

Ce contact d'une semaine avec un chercheur, expert de l'analyse numérique, a pour but d'apprendre aux étudiants à faire la part des choses entre simulation sur ordinateur, analyse physique d'un phénomène et modélisation théorique.

Stage de pré-thèse

A raison de trois jours par semaine, les étudiants se familiarisent avec ce qui devrait être leur sujet de thèse. Si tout se passe bien, ils poursuivent ce stage à temps plein. Si non, ils se réorientent fin avril vers un autre thème.

Stage de thèse

A ce stade, les étudiants devront s'engager définitivement dans leur thèse. Ce stage à temps plein leur permettra de s'immerger dans leur sujet, de le circonscrire et d'en mesurer l'intérêt.

Séminaires étudiants

F. Gallet (Pr), M. Volvitch (Pr)

Fin juin, le stage est interrompu pour permettre aux étudiants de participer à une "mini-école d'été" interdisciplinaire ou chaque thésard expose, en vingt minutes, l'intérêt de son sujet et l'essentiel de son travail de stage. Ces journées sont l'occasion à la fois d'un tour d'horizon des recherches actuelles et d'une réflexion collective sur la présentation d'un séminaire.

DIRECTOIRE DU DEA IPB

Responsable de la Formation Luc VALENTIN (Paris 7)
Directeur des Etudes André ADOUTTE (Paris 11)
Correspondant biologie Paris 7 Michel VOLOVITCH
Correspondant physique Paris 11 Jean-François SADOC
Secrétariat Chantal HUBERT

MEMBRES DU CONSEIL

François AMBLARD ESPCI
Michel BORNENS Institut Curie
Olivier CARDOSO LPS Ulm
Patrice DENEFLE Rhone Poulenc Rorer
Emmanuel FARGE Institut Curie
Vincent GIBIAT LOA Paris 7
Hervé LE GUYADER LBC Orsay
Claudie ISNARD Institut Jacques Monod
Jean-Luc LEVEQUE L'Oréal
Françoise LIVOLANT LPS Orsay
Francis QUETIER Centre National de Séquençage
Hervé TRICOIRE institut Jacques Monod
Marc VASSEUR Genset
X Synthélabo Recherche

François AMBLARD

Institut Curie - Physique

Michel BORNENS

Institut Curie - Biologie

Olivier CARDOSO

LBHP - PARIS 7

Caroline CUSTODY

Corning SA

Patrice DENEFLE

Rhone Poulenc Rorer

Emmanuel FARGE

Institut Curie - Paris 7

Isabelle GEAHEL

Corning SA

Claudie ISNARD

Institut Jacques Monod - Paris 7

Jean-Luc LEVEQUE

L'Oréal

Françoise LIVOLANT

LPS Orsay

Francis QUETIER

Centre National de Séquençage

Pierre TAMBOURIN

Génopôle Evry

Hervé TRICOIRE

Institut Jacques Monod

Marc VASSEUR

Genset

Pascal GEORGE

Synthélabo Recherche

 

 


Abbréviations utilisées:

Pr    Professeur
MC    Maître de Conférence
DR    Directeur de Recherche
CR    Chargé de Recherche
Ing   Ingénieur



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